Donner et Recevoir, numéro d'équilibriste
- Le Mer 03 juin 2015
À cette question, la réponse peut sembler fort simple. Qu’en est-il dans la réalité concrète ? Question bien plus complexe en fait…
Donner et recevoir sont comme les deux faces d’une même pièce, le juste équilibre d’un flux naturel. Si l’un ou l’autre vient à prendre le pas de manière récurrente et systématique, c’est toute l’harmonie qui est remise en cause.
Pour la plupart d’entre nous, donner semble facile voire une seconde nature.
Souvent formatés par notre culture, nous pouvons être portés à donner sans compter, donner jusqu’à s’oublier soi.
Quelle est donc notre intention réelle dans cette générosité parfois exacerbée ?
Et si au-delà du don, elle était aussi très personnelle ? : comme se sentir utile, pour être aimé, reconnu, obtenir en retour intérêt et gratitude.
Ou s’agit-il du don spontané, sincère, confiant, détaché et sans attentes ?
Pas toujours évident de faire le tri dans nos motivations profondes, cela demandant lucidité et bienveillance pour soi-même.
Donner à sens unique dévitalise, épuise le donneur. Et qu’en est –il du « receveur » ?
Le don systématique ne peut – il être vécu, au final, comme une dette ? Ou tout autant signifier à l’autre sa propre incapacité quand il s’agit de donner une aide régulière et très généreuse.
Et dans tout cela, quid du Recevoir ? Nous avons tous croisés des personnes qui négligent de recevoir car persuadées de ne pouvoir « rendre ». Comme s’il y avait un comptable quelque part.
Refuser de recevoir, c’est exprimer tacitement à quel point on se sent peu digne, c’est s’évaluer au rabais.
Et pourtant recevoir enrichit. C’est s’autoriser à la croissance, l’abondance, la plénitude. C’est aussi permettre à un autre de donner.
Refuser de recevoir, n’est ce pas ôter toute vivance dans le flux Donner / Recevoir ?
Simplement contre nature. Comme une eau qui stagne, qui croupit.
Le Recevoir joint au Donner ne comporte t –il pas une forme de grâce ?
Avez – vous remarqué nos expressions courantes si révélatrices ?
Lorsque l’on reçoit, combien d’entre nous s’exclament « oh ben fallait pas ! ». Eh bien non « il ne FALLAIT pas », il n’y a effectivement aucune obligation, j’avais juste envie… de te faire plaisir, etc…
Et face au « Merci » que l’on reçoit quand l’on donne, on s’entend dire « de rien ». C’est alors minimiser son propre don, c’est donc le ramener à…rien. Il y a une expression anglo – saxonne dans le même contexte que j’aime bien, c’est « it’s my pleasure ». Eh oui, ça me fait plaisir.
Alors continuons de donner ET de recevoir. Et faisons - le avec le cœur, dans l’équilibre et l’harmonie.
Billet également publié sur le webmagazine Belle et Beau par ici