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En Route vers Soi

Quand la peur gagne (quasi) chacun

  • Le Dim 20 fév 2022

Image 1947745 20201011 ob 5f9007 fb img 1570080680900Reprise Billet Blog Des Mots à l'âme 10/2020

J'ai souvent parlé, ces dernières années, de la croisée des chemins. Evidemment, dans croisée se trouve la notion de carrefour et donc de choix. D'un choix majeur fait, certes, de "petits" choix les uns après les autres. Celui qui donnera le visage du monde de demain. Le fameux monde d'après comme on dit depuis la pandémie de la Covid. A ce propos aussi, j'ai écrit.

Les mois passent et je vois la peur s'emparer un peu plus de bon nombre.

La peur du virus et celles associés comme la maladie, la douleur, la mort pour certains, la peur de ne pas en faire assez et des "représailles" judiciaires ultérieures pour d'autres notamment les institutionnels, la peur du contrôle et de la perte de liberté pour d'autres encore, la peur de ces repères qui changent, du connu qui s'efface alors même que le nouveau bien installé n'est pas encore présent, la peur de la confusion et du chaos potentiel, la peur des conséquences économiques. Et toutes ces peurs sourdes pas encore identifiées. La peur encore et encore.

Chacun passif ou actif selon les personnes et / ou les moments.

Si nous étions habitués à ce que 7 milliards d'individus aient leur propre perception de la réalité, chacun se trouve maintenant comme sommé de choisir un camp, de se rattacher à un groupe pour faire vivre son besoin d'appartenance si cher à nos personnages. Voilà donc des coalitions qui parfois s'arc - boutent sur leur vision, assurées d'avoir raison, de savoir, d'avoir compris. Et chacun asservi alors, sous le joug de son cerveau reptilien, de ses instincts profonds car c'est cela que la peur réveille en l'humain. Nous voilà avec de nouvelles identifications : les pro ceci, les anti cela. Et sur fonds de peurs...

Comment voir au - delà dans ces conditions ? Ce fameux au - delà dont j'ai si souvent parlé.

Parfois, la peur change de visage et prend celui de la frustration, de l'impuissance, de la revendication, de la colère et même de la haine dans un mouvement de défouloir. De la division, de la dualité toujours plus marquées.

L'univers spirituel n'échappe aucunement à ces peurs. Il suffit de voir les publications sur les réseaux sociaux. L'éveil devient même un alibi à revendiquer une vérité vraie de vraie car oui puisqu'on est réveillés, on sait, on perçoit mieux que le voisin surtout si on estime qu'il est endormi. On désigne des coupables tout trouvés, on leur souhaite le pire, on veut leur régler leur compte. Et on se dit spirituels et éveillés.

Sous la pression de ces peurs, on en vient à oublier les fameux enseignements qu'on a soit donné soit suivi. On dénie sa propre contradiction en arborant d'une main l'amour, la compassion et de l'autre le jugement voire l'insulte, la colère affichée et partagée sans aller la rencontrer en soi d'abord. On dénie le nouveau masque, la nouvelle identification que notre personnage s'octroie ni vu ni connu j't'embrouille. On brandit l'étendard de l'injustice - ou ce que l'on perçoit comme telle -  pour justifier son positionnement. On y adjoint le courage du rebelle avant - gardiste, presque du héros dont notre ego saura se délecter. On se sert de la spiritualité comme un moyen de fuir ce que l'on refuse de voir dedans autant que dehors ou l'on en fait une voie pour remettre son pouvoir en autrui (anges, E.T, messie, etc...). On omet aussi que l'extérieur reflète notre intérieur, que chacun d'entre nous a bien, ne serait - ce qu'une part de responsabilité dans cet ici et maintenant et qu'il est peu juste et utile de projeter sa responsabilité, ses peurs sur autrui.

Sommes nous en prison ou sommes - nous la prison ?... Pourquoi ne pas juste admettre les peurs présentes en soi ? La peur ne nous est -elle propre au sens de sous notre responsabilité et la peur échappe t-elle à notre puissance de transformation ? Pourquoi ne pas retourner en soi voir nos propres tyrans intérieurs et leurs masques multiples aux désirs sans fin ?... Vouloir changer ce que nous percevons de l'extérieur pour le conformer à ce que nous pensons qu'il doit être, n'est - ce pas comme vouloir manipuler le reflet dans un miroir ? Pour voir autre chose dans le miroir, plutôt que le reflet, n'est - ce pas la source initiale du reflet qu'il convient de modifier ?

Le monde intérieur en chacun est l'endroit où la révolution a lieu en premier. Non pas en luttant contre des parts en soi. Inclure plutôt qu'exclure. Unir tous les aspects de soi en soi. Et alors ce mouvement d'inclusion en soi de nos parts d'ombre permet l'inclusion à l'extérieur. La Réconciliation...

Tant qu'on se sent séparé en soi, tant qu'on laisse notre ego voir les autres et moi, toi et moi alors on vit la dualité dans ce qu'elle a de plus rude. Et l'illusion de la séparation perdure. L'ego demande une frontière avec l'autre, une frontière pour exister alors races, pays, religions, genres, camps politiques, etc... Quand le Soi Supérieur n'est attaché à aucun point de vue partisan car sa perspective est au - delà.

Est - ce que j'ai peur actuellement face à ce contexte ? En fait, non. Autre chose me traverse parfois...

J'ai la chance de vivre dans un environnement préservé, de travailler à partir de chez moi. Je veille à mon écologie intérieure / personnelle de multiples façons. Ma "révolution" a commencé il y a bien des années. Je suis attentive à ma congruence et j'accepte aussi de ne pas l'être parfois, fiable et en même temps faillible. Sur le chemin de cette incarnation, j'ai eu si souvent à vivre la transformation, ai côtoyé très tôt et régulièrement la mort pour laquelle j'ai une vision toute particulière. Je cultive la nuance le plus que possible afin d'éviter les écueils et enfermements des doctrines, du prêt - à - penser, du raidissement mental. Je favorise la perception du au - delà. J'ai été préparée à ce qui est là et assurément à ce qui s'en vient même si je ne le savais pas, même si je connais(sais) pas la forme exacte.

La croisée des chemins... Quelle coloration allons - nous lui donner ? Quelle bascule s'en vient là bientôt ?

Si je suis transparente ici et comme j'en ai à coeur classiquement, ce n'est pas la peur qui m'habite. C'est la tristesse qui, parfois, m'étreint et me traverse. De voir les mêmes ressorts encore et encore s'activer, comme si l'humain n'avait que l'option "disque rayé" à sa disposition. De voir la division gagner toujours plus de terrain. La souffrance si commune à tous mais exprimée différemment.  Le défi de se relier à l'autre, cet "étranger", cet "inconnu", ce si "différent". La tristesse de ceux hypersensibles, de ceux venus dans ce monde mais pas vraiment de ce monde.

Alors, quand parfois elle surgit, je fais ce que je dis ;) : je vais à sa rencontre, l'accueillir, l'embrasser, entendre son message et transmuter, libérer, alchimiser. Et ensuite poursuivre le tour de manège, ici proposé, entre citrouille, carrosse de princesse, ferrari, licorne arc - en ciel, fusée étoilée. Sourire... La pièce de théâtre avec la conscience des costumes revêtus, le bal masqué, le grand show. Le Truman show comme l'évoquait une personne en entretien...

Nous n'emporterons rien de ce monde et selon moi, il convient de ne s'attacher à rien. Pas être indifférent, replié. Accueillir pleinement et vivre ce qui est là. Et garder à l'esprit que le chemin de Conscience est s'affranchir de tout.

La Conscience consciente

Extrait d'une scène du Truman show. C'est là que commence le questionnement pour le personnage de Jim Carrey, plutôt en mode Ravi de la crèche dans ce film :)

Clin d'oeil car le projecteur qui tombe a une étiquette "Sirius"  ;)

The Truman Show (spoiler) chute du projecteur

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